Burkina: chacun sa route, chacun son chemin...

Nous voici actuellement au Burkina Faso, où Phil a trouvé un contrat de photographe volontaire pour les nations unies. Si si, l'ONU, rien que ca, une opportunité unique pour sa carrière. Il va couvrir les évennements et les missions des différentes organisation de l'ONU oeuvrant ici UNICEF, PNUD, ...), et va parcourir le pays à leur côtés.

Rien pour moi, séjour trop court pour un bénévolat aux nations unies ou en ONG, il aurait idéalement fallu un minimum de 3 mois. Par contre je peux choisir de les accompagner dans leurs missions... Mais j'ai aussi trouvé une place sur un chantier international au Togo: une sensibilisation HIV SIDA IST dans un tout petit village du sud ouest, Adeta.

Partir, une décision difficile à prendre, car elle impliquait 3 semaines l'un sans l'autre dans un voyage que nous voulions à 2. Mais quelques complications bien bureaucratiques et administratives à l'ONU, agrémentées d'ennuyeux coktails et conférences à accompagner Phil à ses contrats auront vite raison de moi, malgré la piscine et les délicieux restos où nous passons nos après-midi et soirées. Une chose est sûre, je ne suis pas venue en Afrique pour cela! J'espère que chantier me permetra de cottoyer l'Afrique rurale et la vie de village, que nous n'avons pas vraiment pu approcher pendant notre séjour ici... le but du travail en ONG, en plus de découvrir le monde du développement, était aussi de vivre le voyage autrement et de nous poser quelque part plutot que de tout survoler en vitesse... et peut etre de devenir des visages connus dans une petite communauté et approcher la population autrement...

Ma décision est prise: Let's go to Togo! Phil et moi nous retrouverons au Burkina fin novembre pour un peu de tourisme avant de vous retrouver à Bxl àpdu 11 décembre. C'est l'estomac un peu noué que je monte dans mon bus me conduisant vers Lomé, mais je retouve mon assurance au fur et à mesure que les paysages redéfilent en sens inverse: je suis en terrain connu, les Togolais sont bienveillants et attentionnés. A une pause du bus, je vais vers les toilettes avec 2 femmes burkinabées. Comme toutes africaines jamais gênées et plutot directes, elles sont ébahies lorsqu'elles me voient ressortir de la cabine apres un temps que je qualifierai de "normal" et me posent toutes sortes de questions. Dans un premier temps je ne comprend pas leur stupéfaction, il me faut quelques secondes pour réaliser qu'elles sont probablement excisées et infibulées, ce qui implique une durée considérablement plus longue pour uriner par le trou laissé par la couture. Quelle horreur, et dire que la majeure partie des femmes ici sont ainsi mutilées pendant leur enfance! J'en frémis encore! A ce propos, nous avons rencontré à Ouaga Jean-Luc, un belge qui oeuvre à combatre cette pratique ici en Afrique de l'ouest. Il réalise avec l'ONG Respect toutes sortes de films destinés à sensibiliser la population et faire comprendre que ce n'est en rien une pratique attribuable à la religion, et les conséquences de cette pratique. Ils ont même réussi à obtenir le témoignege d'un imam respécté selon lequel cette pratique n'a rien à voir avec les écrits du coran, qui a fait un tolé lors de sa diffusion radio télévisée au Mali. La lutte contre ce fléau est malheureusement loin d'etre finie, la tradition tient ici une place d'une extrème importance, parfois difficile à comprendre pour nous autres européens.