Back to our Ghanean home

Nous partons ensuite vers Kumasi, dans l’arrière pays, cœur de la culture ashanti dont les Ghanéens sont tellement fiers. Nous visitons Kumasi et ses alentours avec un couple de Français, Clément et Faustine. Le marché de Kumasi est le plus grand d’Afrique de l’ouest (selon les Ghanéens tout du moins… selon les Maliens, c’est probablement celui de Dakar). Nous l’observons depuis un toit, et effectivement, il est extrêmement dense et étendu : le marché du midi peut aller se rhabiller ;-) On y trouve tout, fruits, légumes, têtes de poissons séchées, CD, vêtements… Je bave devant les tongs et les sandales Gucci à 1 euro, mais le sac à dos est déjà bien plein ! Nous fêtons mon anniversaire à Kumasi avec Faustine, Clément et Java, un gars du coin rencontré dans la rue. Sous les conseils de ce dernier, nous mangeons à une petite échoppe de rue : DIVIN, la meilleure nourriture africaine jamais essayée : du riz jollof avec des sauces et des légumes au choix, accompagné d’avocats mûrs à souhait, de bananes plantains et de je ne sais quel légume vert proche de l’épinard (celui qu’on retrouve dans le moambe)… le tout délicieusement épicé et dégusté sur les marches de la banque située face à l’échoppe. Nous faisons ensuite escale à un bar pour arroser le tout. Je demande si ils ont des cocktails : à quoi sert de demander, en Afrique la réponse est toujours oui avec le sourire. Le serveur me dit d’attendre et me ramène fièrement une canette de cocktail de fruits… je ris et passe à la bière :-).

Nous visitons aussi les villages d’artisans aux alentours de Kumasi, tisseurs, potiers, très fiers de leur échoppe, et auquel il suffit un « waw, nice shop » d’obroni pour les contenter. C’est parti pour une tournée sourires : on se fait les 200 shops du village, qui vendent tous plus ou moins la même chose, et on arrose de compliments sur le magasin, et on repart en laissant un village ravi. OK, c’est moins compliqué que dans certains autres pays !

Notre havre de Kokrobite nous manque. Notre parcours repassant par les environs d’Accra, nous décidons d’aller y passer le weekend. Back at home (ou presque). On retrouve Sam, qui a terminé son tableau, le calme du jardin protégé des sollicitations permanentes, et toutes nos petites habitudes. On entreprend des travaux pour rendre le petit magasin de Sam plus attractif. Nettoyage et lustrage de ses masques, redisposition des plus beaux sur le mur, stockage de l’excédent à l’arrière, design de colliers facilement vendables. Sam est plein de bonne volonté et ouvert à toutes les suggestions. Une fois le boulot terminé, c’est beau, c’est net, ca brille. Un couple de touristes passent et achètent un masque… espoirs que les affaires, un peu mortes pour le moment, reprennent.

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Sam Bless Ghana Tours

AOÛT 2010

Nous rencontrons à Kokrobite 2 rasta men, Sam et Bless, qui tiennent chacun leur petit commerce face au Kokrobite Garden où nous logeons. Ces 2 gars ont fait du Rastafari leur religion, devenant végétariens en tressant leurs dreadlocks, et vivent de respect, d’amour, d’eau fraiche, de musique et de ganja. Et sûrement de pas mal de débrouille. Ils sont la bonté et la douceur incarnées, et probablement aussi un peu l’inertie liée à l’abus de fumette ;-).


Sam, 32 ans, tient une petite échoppe et vend des masques et des colliers aux touristes. Il a construit son cabanon de ses mains et l’agrandit progressivement, y ayant même rajouté un étage où il dort. Confort sommaire : pour se laver, il achète 2 fois par semaine un seau d’eau du puits à un voisin plus aisé ; pour aller aux toilettes, il va, comme beaucoup d’autres villageois, «réfléchir sur les rochers». Mêmes choses pour son ami Bless, 27 ans, qui vit dans un réduit de 3 mètres sur 2, situé à côté de la cabane de Sam. Il survit en vendant des poches d’eau potable, récoltant royalement 0.50 cents en en vendant 50. Bref, rien. Pourtant, ce sont toujours les premiers à partager le peu qu’ils ont. Phil et moi nous sentons bien avec eux, sans jamais ressentir une once d’intérêt vis-à-vis de nos portefeuilles d’européens, ce qui n’est pas toujours évident en voyage en pays en développement. Ils se retrouvent dans leur passion de la musique, Bless improvisant des chants sur un air de guitare joué par Sam sur la plage bordée de palmiers. Et ce pendant des heures…

U
n jour, nous louons des vélos et partons tous ensemble découvrir la région. Ils nous emmènent dans un coin de forêt tropicale regorgeant d’oiseaux, d’insectes et, théoriquement, de singes (que nous ne verrons malheureusement pas, vu notre heure d’arrivée un peu trop tardive). Nous partons ensuite avec eux pour un trip sur un bateau de pêcheurs sur une zone de mangroves et de lagons, regorgeant d’oiseaux et exploitée par les pêcheurs du village voisin. Nous faisons un petit arrêt au village, et découvrons leurs maisons construites de branches et feuilles de cocotiers. Juste le temps pour jouer avec les gosses du village sur la plage séparant la rivière de l’océan.





Sam voudrait réaliser un projet plutôt que de se laisser bercer de musique dans un nuage de ganja. Bless est prêt à le suivre dans l’aventure. Ils envisagent d’ouvrir un coffee shop (au sens café, pas hollandais du terme :-)). Mais Kokrobite en possède déjà plusieurs. En revenant ravis de notre petite excursion, l’idée de créer une petite agence d’excursions touristiques germe progressivement. En effet, contrairement aux coffee shops, Kokrobite offre peu de possibilités de bouger dans la région, surtout qu’il vaut mieux être accompagné d’un local. Sam et Bless débordent de motivation mais sont un peu perdus, ignorant totalement comment s’y prendre pour organiser une excursion - alors qu’ils nous l’ont naturellement fait le jour même, malgré quelques petits bugs à l’africaine (genre 2 heures d’attente pour les vélos, ou un capitaine de barque qui disparait subitement :-)). Le nom est vite trouvé en jouant un peu avec leurs prénoms : Sam bless Ghana Tours. Pas à pas, pendant les jours suivants, nous répondons à leur questions, en essayant un maximum de leur présenter certains détails qui risqueraient de déplaire à leurs futurs clients, ou les bases d’un calcul de forfait maximisant les bénéfices par rapport aux frais. On se rend vite compte de l’importance de l’éducation, lorsque tout ce qui nous semble tellement aller de soi est loin de l’être pour eux. Le projet se met en place de jour en jour. Ils trouvent même leurs premiers clients en la personne de nos nouveaux voisins de bungalows. Pour fêter ça, Sam et Bless nous invitent à diner dans le cabanon de Sam et nous concoctent un délicieux riz sauce aux tomates et légumes, avec les épices locales (en quantités respectant nos papilles européennes !).


Bilan de leur premier contrat: 2 touristes satisfaits et 9 euros de bénéfice total, à se partager en 2. Pas mal quand on sait que leur salaire mensuel moyen actuel est de 50 euros. Et de nouveaux clients pour demain, et ce sans même démarcher. Phil et moi quittons Kokrobite avec une boule d’espoir dans le ventre, même si nous nous rendons bien compte que c’est loin d’être gagné. A notre départ, Sam commence à construire un tableau à afficher à l’entrée de son cabanon, car il est loin d’avoir un tempérament à harceler les quelques touristes passant par là, ce qui est tout à son avantage selon nous.

Mais, même si nous avons du mal à quitter Kokrobite, notre départ est loin d’être un au revoir : nous p
renons la direction d’Accra, où nous devons les retrouver le lendemain pour un festival populaire célébrant les jumeaux. Tout Accra est dans la rue et forme une foule compacte au milieu de laquelle trottine chaque famille comportant de vrais ou de faux jumeaux. Pour chaque famille, un porteur d’eau porte une bassine remplie de l’eau avec laquelle les jumeaux ont été purifiés, et les feuilles d’un arbre sacré. Ils courent, parfois dans un état de transe, traversant la ville en portant cette bassine et encouragés par le reste de la famille qui trottine derrière en chantant. L’ambiance bat son plein, les gens mangent, boivent, dansent, chantent, acclament les familles qui défilent. C’est très intense. Au fur et à mesure qu’on avance dans le festival, la foule s’épaissit, les mouvements de foule se font de plus en plus forts, et les gens deviennent plus saouls et intrusifs, parfois légèrement agressifs à l’égard des obronis que nous sommes. Heureusement Bless et Sam sont là pour jouer les gardes du corps. Complètement éreintés, nous quittons le festival à la tombée de la nuit, et nos 2 nouveaux amis pas la même occasion.

Nous quittons ensuite Accra pour nous diriger vers Cape Coast. Dans le bus qui nous y emmène, je suis surprise par les paysages. Une fois qu’on quitte l’immense marché urbain qui entoure la ville d’Accra (soit après 50 bons kilomètres), le Ghana est en fait un pays très vert en cette fin de saison des pluies : les routes sont bordées par d’épaisses forêts tropicales et des campagnes plantées de bananiers, de palmiers, de bambous.

Nous r
encontrons Claudia et Radec, un couple de polonais, et Kim et John, des américains revenant de 2 ans dans les Peace Corps, et visitons Cape Coast et ses environs tous ensemble. Cape Coast est une ville balnéaire qui fut le siège de l’envoi de millions d’esclaves vers les Amériques. Nous visitons son fort, dans les donjons duquel étaient amassés les esclaves avant leur départ en bateau, s’ils survivaient aux inhumaines conditions de leur détention. Ils étaient entassés par centaines dans ces donjons trop petits, sur le sol desquels s’amoncelaient jusqu’à 50 cm d’excréments au fur et à mesure de leur détention. Dégoutés par ce qu’un homme peut faire à un autre homme. Une fois de plus.


Le lendemain nous visitons le Kakum National Park et ses plateformes et ponts suspendus à 40 m de haut, au dessus de la canopée. Comme des singes, nous y observons la forêt tropicale humide de haut. Grandiose, nous serions bien restés sur ces plateformes pendant des heures durant !







Akwaaba au Ghana

AOÛT 2010

Bonjour à tous,

On est bien arrivés au Ghana, et on se plonge progressivement dans le rythme et l’ambiance africaine. Notre premier jour en Afrique, nous l’avons passé à Accra, capitale
frétillante, souriante et un peu sale et puante du Ghana ; les rues de terre/ poussière (et parfois de bitume) sont bordées de petites échoppes colorées vendant principalement de la bouffe et des crédits GSM. Des petits braseros brulent un peu partout. Des mamas se baladent nonchalamment, un panier sur la tête et un bambin en écharpe. Le Ghana est un pays où les gens s’en sortent relativement bien au niveau économique : même si ce n’est pas le grand luxe pour eux, nous n’avons pas vu de misère extrême ici. Les gens sont relativement souriants, et même si on est les seuls blancs dans le marché central bondé, on passe relativement inaperçus, hormis quelques regards curieux, mais rarement hostiles. Après une balade au marché, on se rend compte avec horreur que Phil a oublié le code de sa carte visa… ces blonds quand même ! oups, ca pourrait sérieusement nous poser problème. Heureusement qu’on a la mienne et que sa banque est assez cool pour lui en fournir un au plus vite, il règle ca rapidement. Lors d’un petit arrêt pour déguster des beignets à la patate douce à un stand de rue, je rencontre Martine, une burkinabée de passage dans sa famille maternelle vivant au Ghana, qui me présente le reste de sa famille au fur et à mesure de leur arrivée guidée par la curiosité (et peut être l’appât du gain potentiel)… on se rend vite compte qu’en fait, aucun d’eux n’a d’obligation professionnelle ce jour là. Cela représente bien le haut taux de chômage de cette ville : ils font tous plusieurs petits jobs en fct des possibilités, mais sans aucune sécurité de l’emploi. Robert, le frère de la tante de la cousine de Martine (ou un truc dans le genre ;-) propose de nous accompagner et de nous montrer les points forts d’Accra. OK, c‘est parti. Il nous emmène au marché artisanal local, où se retrouvent des artistes variés, tels que de petits ébénistes et des joueurs de djembé passionnés. Un petit groupe de curieux (et d’intéressés par les comms aussi) se constitue progressivement autour de nous, et on finit dans une case en tôle pour une cession improvisée de djembé. Malgré la chaleur du jour, ils se déchainent sur leur instrument, et entrent dans une sorte de transe passionnée. Ils ressortent de leur transe ruisselants de sueur. Franchement impressionnante cette démonstration. On finit la journée par une balade sur la plage et au port de pêche, des endroits franchement peu recommandables qui ne nous seraient pas accessibles sans la présence de Robert et de son frère Emmanuel qui s’est joint à nous. Je lis la frustration et le regret dans les yeux de Phil face à tant d’images dignes du National Geographic: le matin même on avait décidé de ne pas prendre nos appareils photos histoire de tâter le terrain.
On finit la journée en mangeant un bout dans un resto local avec les 2 frères.

La préparation du voyage ayant été relativement rude (en plus des fêtes de départs ;-), on avait décidé de commencer le voyage par une petite semaine de repos dans un lieu calme. Nous voilà donc partis pour Kokrobite, un village de pêcheurs avec une plage de sable fin bordée de c
ocotiers à 32 km d’Accra. Kokrobite abrite une académie de drums et de danse africaine, et pourrait être décrite comme un morceau de Jamaïque implantée en pleine Afrique. Les yeux embrumés et le sourire béat, des Rasta men déambulent dans ses rues calmes, dans un nuage de fumée de marijuana, te saluent d’un « rasta fara, hi my lord ! » et te topent le poing chaque fois qu’ils te croisent. Dans les couleurs locales verte, jaune et rouge, au son des djembés, Bob est considéré comme un dieu à Kokrobite. La plage est jonchée de bateaux de pêcheurs et de vendeurs ambulants.
On passe plusieurs jours à se reposer dans ce havre de calme, à lire des bouquins en sirotant une noix de coco, assister à des danses locales sur des airs de
djembé, regarder les pécheurs et jouer avec les petits gosses locaux. On loge dans un petit cabanon au milieu d’un joli jardin, et on est réveillés à l’aube par les hurlements des oiseaux (qui a appelé ca des chants nom di dju ???? J) et je découvre en riant le luxe du trou et de la « bucket shower » qui je crois ne nous quitteront plus d’ici notre bref retour en Europe dans 4 mois.

Bref, tranquilles en Afrique Man !

The project...

heu, encore a ecrire