Akwaaba au Ghana

AOÛT 2010

Bonjour à tous,

On est bien arrivés au Ghana, et on se plonge progressivement dans le rythme et l’ambiance africaine. Notre premier jour en Afrique, nous l’avons passé à Accra, capitale
frétillante, souriante et un peu sale et puante du Ghana ; les rues de terre/ poussière (et parfois de bitume) sont bordées de petites échoppes colorées vendant principalement de la bouffe et des crédits GSM. Des petits braseros brulent un peu partout. Des mamas se baladent nonchalamment, un panier sur la tête et un bambin en écharpe. Le Ghana est un pays où les gens s’en sortent relativement bien au niveau économique : même si ce n’est pas le grand luxe pour eux, nous n’avons pas vu de misère extrême ici. Les gens sont relativement souriants, et même si on est les seuls blancs dans le marché central bondé, on passe relativement inaperçus, hormis quelques regards curieux, mais rarement hostiles. Après une balade au marché, on se rend compte avec horreur que Phil a oublié le code de sa carte visa… ces blonds quand même ! oups, ca pourrait sérieusement nous poser problème. Heureusement qu’on a la mienne et que sa banque est assez cool pour lui en fournir un au plus vite, il règle ca rapidement. Lors d’un petit arrêt pour déguster des beignets à la patate douce à un stand de rue, je rencontre Martine, une burkinabée de passage dans sa famille maternelle vivant au Ghana, qui me présente le reste de sa famille au fur et à mesure de leur arrivée guidée par la curiosité (et peut être l’appât du gain potentiel)… on se rend vite compte qu’en fait, aucun d’eux n’a d’obligation professionnelle ce jour là. Cela représente bien le haut taux de chômage de cette ville : ils font tous plusieurs petits jobs en fct des possibilités, mais sans aucune sécurité de l’emploi. Robert, le frère de la tante de la cousine de Martine (ou un truc dans le genre ;-) propose de nous accompagner et de nous montrer les points forts d’Accra. OK, c‘est parti. Il nous emmène au marché artisanal local, où se retrouvent des artistes variés, tels que de petits ébénistes et des joueurs de djembé passionnés. Un petit groupe de curieux (et d’intéressés par les comms aussi) se constitue progressivement autour de nous, et on finit dans une case en tôle pour une cession improvisée de djembé. Malgré la chaleur du jour, ils se déchainent sur leur instrument, et entrent dans une sorte de transe passionnée. Ils ressortent de leur transe ruisselants de sueur. Franchement impressionnante cette démonstration. On finit la journée par une balade sur la plage et au port de pêche, des endroits franchement peu recommandables qui ne nous seraient pas accessibles sans la présence de Robert et de son frère Emmanuel qui s’est joint à nous. Je lis la frustration et le regret dans les yeux de Phil face à tant d’images dignes du National Geographic: le matin même on avait décidé de ne pas prendre nos appareils photos histoire de tâter le terrain.
On finit la journée en mangeant un bout dans un resto local avec les 2 frères.

La préparation du voyage ayant été relativement rude (en plus des fêtes de départs ;-), on avait décidé de commencer le voyage par une petite semaine de repos dans un lieu calme. Nous voilà donc partis pour Kokrobite, un village de pêcheurs avec une plage de sable fin bordée de c
ocotiers à 32 km d’Accra. Kokrobite abrite une académie de drums et de danse africaine, et pourrait être décrite comme un morceau de Jamaïque implantée en pleine Afrique. Les yeux embrumés et le sourire béat, des Rasta men déambulent dans ses rues calmes, dans un nuage de fumée de marijuana, te saluent d’un « rasta fara, hi my lord ! » et te topent le poing chaque fois qu’ils te croisent. Dans les couleurs locales verte, jaune et rouge, au son des djembés, Bob est considéré comme un dieu à Kokrobite. La plage est jonchée de bateaux de pêcheurs et de vendeurs ambulants.
On passe plusieurs jours à se reposer dans ce havre de calme, à lire des bouquins en sirotant une noix de coco, assister à des danses locales sur des airs de
djembé, regarder les pécheurs et jouer avec les petits gosses locaux. On loge dans un petit cabanon au milieu d’un joli jardin, et on est réveillés à l’aube par les hurlements des oiseaux (qui a appelé ca des chants nom di dju ???? J) et je découvre en riant le luxe du trou et de la « bucket shower » qui je crois ne nous quitteront plus d’ici notre bref retour en Europe dans 4 mois.

Bref, tranquilles en Afrique Man !

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