Nous nous envolons vers l’Indonésie, faisant escale le temps d’une soirée à Kuala Lumpur, en Malaisie. Cette escale nous permet d’y entrevoir Chinatown et les célèbres Twin Towers de KL, que nous admirons depuis un skybar assez fabuleux dans lequel de petits salons confortables sont diposés autour d’une énorme piscine, au milieu de laquelle flottent des lampions bleus, dans une ambiance musicale électro. Depuis la plupart des tables, on peut admirer les tours qui font face au bar au travers d’une énorme baie vitrée en sirotant un onéreux cocktail. Assez sympa il faut l’admettre ;-).
Quelques petites photos pour illustrer ca:
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Le lendemain avant l’aube, nous repartons, à moitié endormis, vers l’aéroport pour ne pas manquer notre avion vers Yogyakarta où nous attendent Raf et Serge. L’Indonésie est un archipel immense qui étend ses 17000 îles sur 5000 km le long de l’équateur. Ses 240 millions d’habitants, appartenant à des centaines d’ethnies et de cultures différentes et partageant, en plus de leur langue maternelle, une langue commune, vivent relativement bien leur nationalité commune (peut-être serait-il temps de prendre exemple ?). Dans ce pays, la plus grande nation musulmane du monde, l’islam a en grande partie remplacé l’hindouisme et le bouddhisme et côtoye de nombreuses autres religions et croyances. Etant donné qu’il nous faudrait des mois, voire des années pour visiter le pays dans son entièreté, nous avons choisi d’en explorer les îles de Java et de Bali.
Nous débarquons à Yogyakarta, ville frétillante de Java à l’impressionnant trafic de bus, de voitures, de calèches, de mobylettes, de vélo et de bécacs colorés (de petits pousses-pousses poussés par un vélo ou une mobylette pour les plus modernes). Les Javanais (tout comme les balinais, nous le découvriront plus tard) sont un peuple de gens souriants, bavards et aimables, passés maîtres dans l’art d’arnaquer le touriste avec le sourire. Nous découvrons à Yogya le marché aux oiseaux (et toutes sortes d’autres animaux), avec ses oiseaux de toutes sortes (utilisés dans des concours de chants), ses poussins multicolores (je suis complètement fan des turquoises), ses serpents venimeux, ses chauves souris et autres animaux bizarres. Des chiots sont vendus à des couples d’Indonésiens gaga, qui les abandonneront une fois qu’ils atteindront l’âge adulte, ajoutant ainsi un chien errant au nombre impressionnant qui sillonne les rues ici.
L’Indonésie est un pays où la nature est reine, er où l’homme ne peut que se soumettre humblement devant les forces des nombreux volcans en activité, des tremblement de terre à répétition et des tsunamis, … Chaque année, un grand nombre d’habitants doit être évacué car tel ou tel volcan a décidé de se réveiller… habitants qui reviendront obstinément se réinstaller sur les pentes volcaniques encore chaudes et fertilisées une fois l’éruption passée. C’est notamment le cas du volcan Merapi, qui est une menace permanente sur la ville de Yogyakarta où nous résidons, et qui est entré douze fois en éruption lors du siècle dernier. Sa dernière saute d’humeur date du mois d’octobre passé, date à laquelle il a recouvert de cendres une bonne partie de la région, et y a malheureusement fait de nombreux morts parmi les habitants du village voisin qui ont refusé d’évacuer malgré l’alerte donnée par l’observatoire local (un imbécile de gourou local avait prédit le contraire et les a convaincus de rester). Lors de nos déplacements dans la région, nous pouvons observer les dégâts encore visibles de l’éruption: des villages recouverts de cendres sur plus de 1,5 mètre d’épaisseur et d’énormes blocs de pierre (le déblaiement est toujours en cours), une coulée de lave qui a complètement recouvert la rivière, et à proximité du volcan, des maisons dont il ne reste rien, des arbres brûlés et complètement pliés, probablement soufflés par l’explosion du volcan. Les Indonésiens qui ne perdent pas le nord, ont transformé la zone sinistrée en attraction touristique, y installant de petites échoppes de bouffe, des toilettes, un droit d’entrée, vendant des DVD consacrés à la catastrophe … un peu sinistre non ?
Malgré les déchaînements des éléments naturels, les magnifiques temples anciens de Prambanan et de Borobudur, tout proches du Merapi, résistent au temps, depuis le dixième et le septième siècle environs. Ces grandes constructions hindouistes et bouddhistes se dressaient majestueusement dans la jungle environnante. Nous découvrons avec plaisir leurs vieilles pierres, leurs bas-reliefs et leurs statues de bouddhas (malheureusement trop souvent décapités, dont la tête a probablement fini dans un musée ou sur le buffet de collectionneurs quelconques ;-)). Ils sont régulièrement balayés de leurs cendres volcaniques par les autorités, comme c’est encore le cas aujourd’hui suite à l’éruption du mois d’octobre. Malheureusement, le temple de Prambanan a été fortement touché par le tremblement de terre de 2006, et de nombreux petits temples périphériques se sont écroulés.
De même que le Merapi, le Bromo fait savoir que la planète est mécontente… son éruption, qui dure depuis plus de 3 mois, recouvre les terres environnantes d’une épaisse boue noire, composée de cendres mélangée à la pluie, donne un aspect plus que sinistre au lieu. Nous décidons d’aller voir ce volcan, une des merveilles de l’île, depuis un point de vue situé sur la montagne voisine, située en dehors de la zone d’exclusion. Nous arrivons dans la zone la veille au soir, sous une pluie battante, roulant dans cette épaisse boue noire avec un 4X4 et passons une nuit froide dans un hôtel lugubre, à douter de ce que nous verrons le lendemain. Réveil à 3h30 pour escalader la montagne, à pied sous la pluie battante, dans l’espoir d’apercevoir le Bromo au lever du soleil… espoir décroissant à chaque pas de notre escalade… nous arrivons trempés jusqu’au os au sommet et, à l’aurore, nous pouvons y admirer… le nuage dans lequel nous sommes arrivés et où, en plus, il pleut toujours. :-)
Un coup dans l’eau, on ne va pas s’arrêter à ca, on repart en direction de la découverte… d’un autre volcan ! Pour l’atteindre, nous parcourons l’est de l’île sur de petites routes défoncées qui traversent une jungle épaisse et magnifique, un décor digne de Jurassic Park, avec des fougères arborescentes immenses, des lianes, des bananiers, des palmiers de toutes les formes, de petites cascades, des sources chaudes, etc… Nous passons la nuit dans un village constitué de petites maisons identiques et bien rangées, aux jardinets et potagers bien ordonnés, où on se croirait chez nos amis les hollandais, sauf qu’il y fait tropicalement chaud et humide, mais on y perçoit clairement l’influence de l’ex-colonisateur. Le lendemain, encore un réveil matinal pour nous escalader le volcan Ijen et voir… un nuage ? Non, aujourd’hui l’escalade se fait sous de meilleurs augures, bien que le temps soit un peu brumeux, il ne pleut pas. A Ijen, le volcan encore actif comporte une mine de soufre. Des mineurs de tous âges extraient ce soufre, qu’ils remontent sur de petits chemins étroits le long des pentes escarpées du cratère puis redescendent pour un salaire de misère. Ils portent ainsi avec sur l’épaule une planche de bois supportant 1 panier à chacune de ses extrémités et contenant des poids d’un total variant de 50 à 80 kg, et ce avec une force que leur corps frêle ne laisserait pas supposer. Raf, Phil et Serge tentent d’en soulever un, mais cet essai restera vain sans la technique adéquate. Nous empruntons avec eux le chemin des mineurs, remontant les pentes abruptes du volcan, et, coup de chance cette fois, arrivés au sommet, le nuage se dissipe et nous pouvons apercevoir le lac bleu turquoise dans le fond du cratère, qui crache sporadiquement une fumée soufrée que les mineurs respirent quotidiennement, et qui s’additionne à celle des cigarettes qu’ils fument lors de l’escalade.
Bref, une vie pas toujours facile pour les habitants de cette île où règnent les forces de la nature, mais néanmoins en plein développement et essor économique comme en atteste la vie dans les grandes villes. Nous la quittons en ferry en direction de Bali pour un peu de repos après tous ces réveils plus que matinaux ;-)
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