La suite de nos vagabondages népalais...

Retour sur Katmandu pour l’arrivée d’Alex avec laquelle l’aventure continue pour une bonne dizaine de jours. A notre grand ravissement, elle arrive le sac à dos rempli de merveilles : chocolat Côte d’Or, bières belges, une bouteille de vin rouge divin !!! Nous dégustons tout cela avec extase dans les jours suivants (encore merci Alex !). Nous nous arrangeons avec notre guesthouse pour prendre un bus vers Pokhara le lendemain et réservons un taxi pour nous amener au bus… persuadés que tout est bien clair, le lendemain à l’aube, tous les 3 encore un peu endormis, nous montons dans le taxi pour nous faire conduire, non pas à la station de bus mais… à l’aéroport ! Zut, on s’est fait avoir comme des bleus !!! Course endiablée jusqu’à la station de bus où pas de problèmes, notre bus est déjà parti (bien à l’heure, pour une fois) mais où nous pouvons prendre le suivant qui part immédiatement.



La route menant à Pokhara nous donne un échantillon de la beauté naturelle du Népal, loin de la pollution de Katmandou : elle serpente dans de magnifiques vallées, longe de nombreuses rivières aux remous surmontés de ponts suspendus ou de nacelles. Dans un concert de klaxons et de nuages de poussière, des camions multicolores s’alternent pour passer sur les innombrables ponts trop étroits pour permettre une circulation dans les 2 sens. Les paysages défilent, très verts, avec de belles cultures en terrasses sur les flancs escarpés des collines. Pokhara est une grande ville calme, entourée par les sommets enneigés des Annapurna culminants à plus de 6000 mètres. Nous sommes actuellement en saison de début de moussons, durant laquelle la visibilité est fortement réduite par la brume, ce qui ne nous permet d’apercevoir leurs petites têtes timides que tôt le matin (ce qui peut aussi vouloir dire pas souvent ;-). Quelques affaires dans le sac, une carte de la région à la main et nous partons pour un petit trek de 2 jours au travers des campagnes, à la rencontre des villages environnants et de leur simplicité. Nous passerons la nuit chez une gentille famille (les locaux semblent avoir l’habitude et nous le proposent spontanément à notre passage). Devant un bon Dal Bhat, nos hôtes nous expliquent fièrement qu’un de leurs fils est parti faire un doctorat au Japon, et qu’ils ont été lui faire une visite dans les mois passés. Waw, quel contraste ! Nous essayons de les imaginer à Tokyo, sortis de la simplicité de leur campagne du bout du monde (où, pour vous faire une idée, ils bénéficient à peine de 2 heures d’électricité par jour) pour être projetés dans un monde futuriste et tellement différent. D’ailleurs, le papa me fait remarquer à quel point la nourriture est bizarre et « peu goûtue » là-bas. Ben oui, après un quotidien de Dal Bhat et de thé au lait, il est clair que la gastronomie japonaise peut surprendre !



Une fois rentrés sur Pokhara, nous profitons de ses bons restos destinés à ravir les trekkeurs au retour d’un trek éreintant (ben oui, nous n’avons marché que 2 jours, et non pas 17, mais nous prenons un malin plaisir à faire comme si c’était le cas :-) Alex et moi décidons de sauter en parapente, une expérience que Phil a déjà tentée il y a 4 ans. Une fois bien harnachées à notre moniteur (le saut se fait bien sûr en tandem avec un mono), on attend que le vent prenne la bonne direction, puis on s’élance dans le vide et le vent nous soulève dans les airs, telles des oiseaux… waw, merveilleuse sensation que celle de s’envoler. Mais il faut admettre qu’au bout d’un moment, à force de tourner dans les courants ascendants en suivant les principes de notre professeur M. l’aigle, et à force d’admirer le panorama à gauche et à droite, ca soulève aussi un peu l’estomac ! Juste le temps de se le remettre en place par un bon repas, de repasser à la guesthouse prendre les sacs pour sauter dans le bus en direction de notre prochaine destination : Bandipur, un joli petit village traditionnel situé dans les collines, qu’on gravit en jeep commune depuis la route principale. Magnifique petit village pavé, à l’architecture newar, extrêmement bien préservé et piétonnier. Les maisons de vieilles briques sont ornées de fenêtres et de portes en bois finement travaillé, tout comme les poutres apparentes soutenant les toits. Phil était déjà passé par ici il y a 4 ans, et y avait fait pas mal de rencontres et de photos. Nous rencontrons donc certains portraits de son exposition, en personne et avec 4 ans de plus. Cela ne se marque pas trop pour la petite vieille qui égrainait le riz (une des photos de son expo, si vous vous en souvenez), qui n’a pas vraiment changé, si ce n’est un peu d’arthrose en plus. Madame est toujours aussi souriante et espiègle, et nous accueille en nous écrasant un gros pâté de tilak rouge sur le front et des fleurs dans les cheveux. Retrouvailles touchantes aussi entre Phil et Lila, 12 ans aujourd’hui. Phil avait rencontré Lila, 8 ans à l’époque, et comme le font en général les enfants ici, elle l’avait fièrement invité à prendre le thé dans sa maison familiale, où il avait pu rencontrer le reste de sa famille. Depuis lors, ils ont rénové une maison plus grande, où ils ont emménagé et dont ils occupent un étage. La maman nous montre fièrement le petit album photo rempli de portraits de famille que Phil leur avait envoyé depuis l’Europe à l’époque, et qu’elle conserve précieusement. Phil le complète par de nouveaux portraits de famille, avec Babou, le dernier né, un adorable petit bambin dont Lila prend déjà soin d’une main experte. Pas rose tous les jours leur vie dans ce petit village reculé : le papa a la main amputée suite à un accident de bus et développe une sorte de maladie cutanée généralisée suite à l’infection qui a suivi son amputation ; la maman, qui n’est pas non plus en très bonne santé, nous confie que Babou est son cinquième bambin et qu’elle a très peur de le perdre comme les autres ; Lila travaille chaque jour après l’école, vendant des biscuits et de la soupe sur la place publique…



En cette période de début de mousson, nous nous faisons régulièrement surprendre par des pluies soudaines et torrentielles, mais nous trouvons toujours un endroit où nous abriter : que ce soit en trek dans les campagnes, lors duquel nous trouvons abri avec une dizaine d’enfants sous un toit de tôle, ou dans le bus public dans lequel nous venons de monter, dont les vitres sans joints laissent l’eau ruisseler et tremper les sièges, ou dans les magasins des rues de Pokhara ce qui nous donne un tout bon prétexte pour faire un peu de shopping…



Nous montons ensuite dans un bus, à destination d’un autre bus, puis d’encore un autre bus qui nous conduira au Parc national du Chitwan, une grande réserve naturelle où on peut encore trouver des rhinocéros sauvages. Alignés en file indienne derrière un guide, nous partons explorer le parc à pied, pendant une longue marche d’une journée commencée à l’aube. Les instructions de « sécurité » sont claires : silence, et, en cas de charge de rhinocéros, grimper dans un arbre ou à défaut, se cacher derrière un tronc large. A défaut d’arbre, courir en zigzag en balançant progressivement son équipement (ca a l’ait facile, et puis quoi quand on n’a plus de fringues ???). Oui, le rhinocéros a apparemment un sale caractère... mais aussi de très mauvais yeux, contrairement à son ouïe et à son odorat. De plus, se méfier des ours jongleurs qui ont tendance à s’attaquer au visage. Nous marchons au travers des forêts, des grandes plaines d’herbes hautes (quel bel endroit sans arbre pour tomber nez à nez avec un rhino !), longeant la rivière. Nous apercevons au travers des arbres toute une série de cervidés et une ribambelle de babouins, à quelques dizaines de mètres de nous. Puis, en longeant la rivière et en essayant de ne pas se faire avoir par les sangsues avides de sang frais, nous apercevons dans la rivière un premier rhinocéros, barbotant et broutant les herbes aquatiques. Dans un silence total, sans trop oser bouger, nous l’observons et admirons sa peau cuirassée et mouillée luisant au soleil. Nous aurons la chance d’en apercevoir 4 sur la journée… A un autre moment, nous tombons sur un ours en train de se nourrir. Il n’en faut ni une ni deux à Alex et moi, les grandes courageuses, pour nous retrouvées agrippées au dos de nos guides armés d’un bâton et susceptibles de nous protéger en cas d’attaque toutes griffes sorties. Mais le vent est contraire et l’animal ne nous sent pas, et continue à vaquer à ses occupations… ouf ! A force de se rapprocher pour mieux l’observer, il nous voit, chacun observe immobile la réaction de l’autre, et l’animal finit par nous tourner le dos et quitter les lieux… re-ouf !!!



Nous partons à vélo explorer les petits villages reculés et les campagnes alentours, où on applique encore les techniques agricoles traditionnelles… le vent lié à la vitesse nous fait un bien fou ; ici, dans la plaine du Terai, la température dépasse largement les 40°C, c’est une vraie fournaise ! A nouveau, c’est un véritable festival de couleurs, un ravissement pour les yeux, les femmes accordent une grande importance à leur habillement et assortissent toujours pantalon, tunique et châle, qu’elles portent vers l’avant, posée sur leurs épaules. Et à nouveau, les habitants nous réservent un accueil plus que souriant et les enfants pépient d’innombrables « Namasté » en nous voyant passer, et nous invitent chez eux au moindre arrêt.



Pendant que Phil repart à vélo distribuer les photos qu’il a imprimées une fois rentré à l’hôtel, Alex et moi partons explorer une dernière fois le parc à dos d’éléphant. Grâce à l’odeur du pachyderme qui masque les nôtres, les autres animaux ne fuient pas à notre approche, et nous pouvons approcher des familles de biches à peine à quelques mètres de distance.





Il est déjà temps pour Alex de penser à retourner vers la capitale pour prendre son vol de retour, ces jours auront filé à une vitesse folle L. Nous prenons un bus à l’aube à destination de Katmandou, en espérant y arriver en début d’après-midi… c’était sans compter sur une grève de villageois ayant décidé de bloquer la route pendant… plusieurs heures… Nous patientons assis sur le tarmac, à l’ombre d’un camion coloré, en discutant avec les camionneurs locaux… Une fois enfin arrivés, nous passons une fin d’après-midi relax à visiter un autre site bouddhiste majeur de Katmandou, le Swayambunath (ou Monkey temple), un stupa sacré situé sur le sommet d’une colline en plein cœur de la ville et qu’on atteint en gravissant un long escalier où les singes ont élu domicile entre les statues des Bouddhas.



Le lendemain, nous repartons sur Patan pour faire découvrir à Alex, dont c’est le dernier jour, son magnifique Durbar square, son marché coloré, son yogi de paille de 20 mètres de haut, toujours sur le char sur lequel il a été transporté à l’occasion du dernier festival bouddhiste et toujours l’objet de nombreuses offrandes sacrées, ses sadous colorés, et ses innombrables odeurs et couleurs. On croise une cérémonie colorée équivalente à un baptême et nous faisons embarquer par la traditionnelle (et incroyable) hospitalité népalaise pour manger un délicieux dal bat. Après une séance de shopping obligatoire à Thamel, il est temps de clôturer ce petit bout de route parcourue ensemble et laisser Alex s’envoler vers la France.



Nous voici de nouveau à deux, avec un mois et demi de voyage devant nous… Nous réglons les quelques formalités administratives abrutissantes pour obtenir notre visa indien, puis prenons la route vers la frontière de ce nouveau pays. Sans oublier de faire un dernier stop à Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha, suite logique du pèlerinage bouddhiste entamé inconsciemment depuis plusieurs mois… serions-nous sur la voie de la sagesse ? :-)



Et voici la suite des photos :



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